Ouverture sur Oops I did it again en version "Gay Games" (drôle de reprise du tube de Britney Spears, on valide)... Alors, ils l'ont refait, ce film comique et LGBT+ si rafraichissant qu'était Les Crevettes Pailletées, ou pas ? Pas vraiment, et d'une part, tant mieux (on aura rarement évité la redite d'aussi loin ! Les deux films sont très différents !), et d'autre part : on aurait aimé l'adorer autant que le premier, cette suite. Plus engagée et dramatique, cette suite s'attaque au régime autoritaire et homophobe de la Russie. Oui, avec l'actualité, on a souvent pensé que le réalisateur était "courageux" (on l'a dit plus vulgairement) de sortir son film quand même, un magnifique pied-de-nez à toute la répression qui a été longtemps sous-jacente dans ce pays (et bon nombre d'autres...), et qui émerge aujourd'hui au grand jour. Si on défend plus qu'ardemment le propos du film, pro-liberté et anti-dictature, on aurait quand même aimé s'amuser plus que cela, car les gags sont moins soignés (le lutteur qui met longuement "son paquet" dans le visage d'une Crevette, le final avec
le "faux-député"
qu'on voyait venir dès sa mention au début, ...), le drame est aussi moins abouti (il ne consiste qu'en des apparitions-éclairs de
Jean, le défunt nageur du premier film
), et la facilité devient le mot-d'ordre de la fin (
le militaire qui les relâche juste pour une baffe reçue, le jeune qui refuse de s'accepter qui change d'avis en une seconde, la choré - soit disant "ultra importante" - qui est inexistante à la fin : juste un chant, statique, sans trop de risque en prenant du Bowie...
). Vraiment, moins bien écrit. Aussi, oubliez le water-polo (damned, ce que ça nous a manqué) pour profiter au mieux de cette dénonciation des camps de "conversion" qui se rapprochent des scènes-cultes d'Orange Mécanique, et existent encore... C'est justement parce que ces lieux de l'horreur continuer de subsister (ils viennent d'être interdits en France, pas trop tôt) qu'on a besoin que des films nous remettent le nez dedans comme Boy Erased...ou La Revanche des Crevettes Pailletées, maintenant. Présents lors de cette avant-première, les acteurs nous ont avoué n'avoir pas pu tourner en Russie (ils n'acceptent pas les homos, donc là... C'était couru d'avance) et ont dû se rabattre sur l'Ukraine. Au spectateur d'être assez malin (sensé) pour l'interpréter correctement (mais il faudrait vraiment de la mauvaise foi pour y voir de l'opportunisme, sachant que le film a été tourné bien avant). Bref, si l'on a vraiment regretté l'écriture inspirée du premier opus, on ne regrette pas l'engagement copieux de cette suite.