Deux ans après les “Gay Games” de Croatie, voici le retour et “La Revanche des Crevettes Pailletées”, l’équipe de Water polo la plus unique de tous les temps. Partis pour les Gay Games de Tokyo en mémoire de Jean (Alban Lenoir), nos joyeux lurons - à cause d’un budget limité - se voient contraints de passer 24 heures d’escale dans une obscure et glaciale ville russe dont la chasse aux gays est le sport national ! Démarrant comme une comédie classique comme ce fut le cas pour le premier opus, La Revanche des Crevettes….” va très vite prendre une tournure inattendue quand les réalisateurs Cédric Le Gallo et Maxime Govare (les réals du premier) s'emparent du gravissime sujet de l’homophobie en transformant l’esprit bon enfant et bienveillant du prologue en un récit dénonciateur parfois violent autant dans l’image que dans les propos, heureusement tempéré par un humour irrésistible. Au fur et à mesure des pérégrinations soviétiques de nos compères, les préjugés s’envolent et les emmerdes pleuvent. “La Revanche des Crevettes…” tire à boulets rouges sur la gangrène homophobe qui ronge nos sociétés, inversement proportionnelle d’ailleurs à toutes les campagnes LGBT qui foisonnent de part et d'autre. Ici, c’est la Russie qui est pointée du doigt (sachant qu’aucun pays n’est épargné), aux travers de ses hommes politiques, ses mesures de détention, notamment les scandaleux camps de réhabilitation. Oscillant entre “Midnight Express” et “Prescilla, folle du désert” (toute proportion gardée évidemment), “La Revanche des Crevettes…” souffle l’humour autant que le sérieux avec un dosage au cordeau. En étant ou pas homo “friendly”, le spectateur - tout simplement humain - ne peut qu’avoir de l’empathie pour ce casting solaire et ne peut qu’être révolté par l’horreur des situations que peuvent vivre ces personnes !