Les Indes exotiques

Simpliste dans son propos, ce film a cependant le mérite d’aborder un épisode méconnu et intéressant dans l’histoire de l’empire britannique des Indes. Alors qu’une véritable fresque historique aurait fait le choix de mettre au cœur de l’intrigue cette révolte des Cipayes, cette série B l’utilise en toile de fond pour en faire un petit film d’aventure mâtiné d’une bluette sentimentale.

Dans un flamboyant Technicolor, on aligne les séquences exotiques et les péripéties (même si l’ensemble demeure langoureux par moments) pour conduire un film de distraction où la véracité historique n’a que peu d’intérêts, où la vraisemblance est anecdotique et où le héros triomphe de tous les périls. On portera cependant au crédit du réalisateur de ne pas livrer un film bêtement pro-colonialiste mais de présenter une situation complexe où les bons et les méchants ne sont pas tous logés dans le même camp.

S’il manque de souffle de part la courte portée de son message, l’ensemble se regarde avec plaisir et certaines scènes surprennent par leur capacité à rendre épiques quelques batailles. D’autres passages plus schématiques et très vite expédiés renvoient à une production des années 1930 ou, dans ses meilleurs moments, aux années 1940. Un film sûrement jugé vieillot et dépassé à sa sortie, mais qui échappe à ce reproche aujourd’hui si on apprécie les films d’aventures à l’ancienne. Et Rock Huston, s’il n’a rien d’un géant d’Hollywood, endosse parfaitement son rôle.