La ville de Yanjiao n'est séparée de Beijing que par une rivière. Durant la crise sanitaire, interdiction était faite aux habitants de cette cité-dortoir de se rendre dans la capitale où la plupart travaillait. L'héroïne du film de Ma Xue, Yang Fan, est, quant à elle, une ménagère parfaite dont la vie va être bouleversée, à cette période si particulière de l'histoire du XXIe siècle. C'est tout du moins l'une des seules choses que l'on comprend dans La rivière des sens, très chiche en dialogues et en explications, qui passe parfois sous un format d'image de smartphone, sans raison apparente, sans compter un monologue en anglais, poétique, cela va sans dire, récité par une fillette qui pourrait être ..., à moins que non. Pour le reste, c'est une répétition presque ininterrompue d'extases sexuelles, en solo, en duo et, peut-être, si vous êtes sage, en trio. Pourquoi ce désir si brûlant enflamme t-il Yang Fan et ses partenaires ? Peut-être une réponse épidermique aux injonctions des autorités, diffusées par hauts parleurs, de rester chez soi et de ne surtout pas tenter de se rendre à Beijing. L'épidémie érotique qui prend son essor sous nos yeux hagards ne suscite hélas aucune espèce d'émotion, à partir du moment où le film, qui ressemble souvent à un essai expérimental redondant au bout d'une dizaine de minutes, n'a rien à offrir d'autre, ou presque, qu'une histoire qui ne cesse de se mordre la queue, si l'on osait cette périphrase douteuse. D'ailleurs, c'est fait.

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le 23 nov. 2024

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