Pas forcément le plus réputé des films avec Audie Murphy, cette Rivière sanglante se révèle cependant une excellente surprise. Si son sujet est on ne peut plus classique, le scénario se révèle plutôt astucieux et on sent une véritable intelligence dans ce récit au discours moderne. La présence des Indiens n’est pas un simple cliché mais un véritable enjeu dans le développement d’une histoire bien conduite. Le message plutôt pro-Indien mais un brin simpliste (il y a des bons et des méchants partout) a cependant le mérite d’être ce qu’il est en 1954.
Si le film n’invente rien, il ne se trompe que très rarement dans tout ce qu’il entreprend. La réalisation est de très bonne qualité avec d’excellents choix de cadrage, des scènes vraiment abouties (les obsèques du chef indien, la pendaison sous une pluie battante, le final autour d’une grange), les paysages sont globalement très beaux, la ville a de l’allure et l’action ne manque pas. Série B oblige, les personnages sont certainement trop caricaturaux, mais l’essentiel est ailleurs. On ne s’ennuie pas une seconde et on suit cette aventure avec plaisir.
Non, la Universal n’a pas forcément rendu les armes en 1953 comme on a pu souvent le dire. Ce film témoigne de sa capacité à livrer encore des séries B de très bonne qualité dans un joli Technicolor et avec un casting vraiment irréprochable. Certains pourront objecter que le rôle laissé aux femmes est ici bien secondaire mais il n’est pas toujours nécessaire non plus d’imposer une romance artificielle de plus d’une dizaine de minutes dans une histoire qui ne la réclame pas. Un vrai bon moment.