La rose de Pushui par Ryo_Saeba
Ce film est une adaptation d'une célèbre pièce de théâtre qui servit de trame à de nombreux opéras. L'histoire est assez simple : un étudiant demande le droit à habiter dans un monastère pour pouvoir raisonner sans gêne, et en parallèle, la femme du 1er ministre et ses deux filles viennent effectuer un sacrifice au temple afin que son défunt mari repose en paix. L'étudiant tombe amoureux d'une des deux filles mais elle est complètement indifférente. Une bande de brigands apprennent la venue des trois femmes au monastère et leur chef décide d'enlever la fille pour en faire sa femme. Sa mère décide donc de donner la main de sa fille à quiconque vaincrait ses bandits quelque soit son rang et c'est là qu'intervient notre héros, l'étudiant usant de malice et utilisant ses connaissances afin de trouver le moyen pour venir à bout de l'ennemi.
Ici, le film est non seulement muet mais également dépourvu de bande sonores ou bruitages. Cependant il est intéressant de constater que l'image est teintée et diffère des films en noir et blanc habituels. La couleur dominante est un blanc très clair qui donne une impression d'image dorée au film qui tend vers le jaune. La deuxième couleur utilisée est la couleur bleu. Un peu à la manière d'un filtre, l'image est bleutée pour souligner la nuit, ainsi cela résout les problèmes d'éclairage en partie. Une troisième couleur est également utilisée très brièvement, c'est le rouge, lorsqu'un moine du temps est dans une pièce où se trouve un fourneau, l'image devient rouge pour souligner la sensation de chaleur. Une autre chose assez impressionnante, c'est le nombre de figurants. Entre l'armée des bandits et celle du chevalier blanc, il y a un nombre vraiment considérable de personnes à l'écran, ce qui n'a pas du être facile de réunir tant de monde.
Le jeu des acteurs passe beaucoup par des gestes et expressions du visage, de façon assez théâtrale d'ailleurs, le méchant par exemple ne cesse d'arborer une expression effrayante avec les sourcils froncés et une moue de la bouche. Les combats eux aussi ne sont pas très élaborés et ressemblent un peu à de l'opéra chinois. Il y a également de la comédie dont une séquence plutôt réussie où le jeune étudiant rêve que le chef des brigands enlève sa bien aimé galopant à cheval, pendant que lui le poursuit en volant à califourchon sur sa plume devenu géante. Il s'en suit un combat plume contre épée et le brigand meurt badigeonné d'encre sur la tête. Comme quoi la plume est plus forte que l'épée (j'avoue qu'elle était un peu facile celle là).
Au final, le film est plutôt bien réussi, mêlant habillement comédie, romance et combats avec une utilisation teinté de l'image plutôt originale et qui lui donne un certain charme.