Woody Allen a un talent: celui de savoir raconter une histoire. Si on jette un coup d’oeil à sa filmographie, on se rend vite compte que toutes ses realisations ou presque ont un pitch simple, une mise en scène sans fioriture, mais sont diablement efficaces grâce à une écriture de qualité, bien que globalement paresseuse ces dernières années mais bon, un peu d’indulgence, Woody a 80 ans et il sort à peu près un film par an depuis 1966.
The Purple Rose of Cairo figure parmi ses meilleurs films et ce n’est pas un hasard. Allen met en scène le rêve de beaucoup d’entre nous, à savoir intéragir avec les personnages de nos films préférés, que ce soit en les voyant acceder au monde réel ou en prenant nous-mêmes part au film. Écrit sobrement, le film regorge de charme et on se surprend à afficher un sourire niais pendant sa majeure partie, rêvassant de vivre une situation similaire.
Le rôle de Cecilia va comme un gant à Mia Farrow, rêveuse et romantique qui cherche le courage nécessaire pour s’émanciper de son mari qui n’a que faire d’elle. Face à elle et dans un double rôle, le jeune Jeff Daniels s’en sort avec les honneurs sans toutefois atteindre le même niveau de sensibilité que sa partenaire à l’écran.
Le problème, comme souvent chez Allen, est qu’il manque au film un (tout) petit quelque chose pour nous faire décoller. Peut-être ici un manque de péripéties. Le réalisateur new-yorkais a toutefois eu la bonne idée de faire un film assez court (1h22): il privilégie la qualité à la quantité et on ne peut que le remercier pour cela.
Un long-métrage qui laisse rêveur. 1985 est un bon cru pour Woody Allen et c’est avec un plaisir certain qu’on pourra se repencher sur The Purple Rose of Cairo pendant des années encore.