The Long Long Trailer

Si les comédies musicales de Vincente Minnelli ont tendance à suggérer la légèreté et l'harmonie à travers leur mise en scène, la comédie La Roulotte du Plaisir fait tout le contraire, nous présentant un univers régi par les lois de la gravité et du consumérisme.

On suit ainsi un couple décidant de s'acheter une caravane pour y voyager et vivre. Mais ce retour à la nature prôné par Rousseau est loin d'être idyllique. Tout d'abord, car le matérialisme propre à notre société de consommation est toujours présent et se greffe même à la caravane. Cette dernière a un coût et entraîne constamment des dépenses. Les héros ne peuvent non plus s'empêcher de continuer d'acheter des produits, impropres à leur petit espace, ce qui causera littéralement leur perte.

On peut le dire, Minnelli ne semble avoir aucune réelle sympathie pour ce couple de classe moyenne qu'il torture à l'envi. Il leur fait enchaîner les mésaventures, preuve que l'harmonie n'a pas sa place dans ce film à l'image de cette scène où le héros se met à chanter en conduisant, ce qui provoque une série de catastrophes à l'intérieur de sa caravane où tous les objets n'ayant pas été fixés s'envolent. Comme quoi, comédie et musique ne font parfois pas bon ménage...

En parlant de comédie, si elle est au rendez-vous en début de film, elle s'étiolera au fur et à mesure de l'intrigue à l'image de la relation du couple, se terminant sur une scène tendue que n'aurait pas reniée Hitchcock ou Spielberg. On y voit nos héros fatigués en train de gravir une montagne aux pentes trop élevées pour leur caravane et risquant à tout moment de s'écraser dans le ravin. Décidément, il n'est pas bon d'être un personnage de comédie chez Minnelli.