La caravane de feu

« The Long, Long Trailer » se présente comme une comédie familiale que les studios et la TV américaine produisaient par dizaines. Avec Lucille Ball et Dezi Armaz, couple star du feuilleton vedette « I Love Lucy » (lui est inconnus en France) il devait attirer à l’époque le couple d’américain moyen qui enmène toute la famille au cinéma, avec Pop Corn et Coca. Et là coup de théâtre ! Dans des paysages grandioses, magnifiquement photographiés, les protagoniqtes aux costumes soignés évoluant dans des décors travaillés avec une musique qui va bien, se déroule un réquisitoire en règle de la société de consomation et de l’américan way of life. Minnelli va jusqu’à esquinter au passage la maison de « Meet Me in St Louis » an sein d’un portrait familial tellement vachard qu’il en devient embarassant. Malgré ses impressionnantes qualités de mise en scène avec en point d’orgue une montée tellement escarpée que Lucille Ball se sent obligée de raconter l'intrigue de "Lame de fond", le film lorgne vers la comédie trash. Ainsi, les séquences misogynes de femelles piaillantes assorties aux réquisitoires misanthropes de mâles stupides, sont entrecoupés de gags d’un mauvais goût assumé, comme la scène de la douche ou le vol planée de Lucille Ball dans la boue. Plus méchant et grinçant que drôle, le happy end de la fin semble tellement convenu qu’il fait perdre au récit une grande partie de sa crédibilité. Un Minnelli très mineur dont le titre français « La roulotte du plaisir » est une tromperie.