« Hell Bent » (curieusement traduit par « Du sang dans la prairie ») est le neuvième long métrage de John Ford. La copie qui circule actuellement est une version hongroise avec des intertitres en allemand surchargé par des sous titres anglais. La qualité est médiocre et des plans ont été perdus (il manque près de trois minutes) si bien que le film semble sauter dans certaines séquences. L’histoire tourne autour de Bess Thurston. Vivant dans une ville qu’une bande de hors la loi a mise en coupe réglée avec le projet de la piller complètement, son frère licencié et oisif l’envoie se prostituer. La belle devenue dancing girl (entraineuse) se trouve être la proie du chef de la bande, Beau Ross, mais Cheyenne Harry en est tombé amoureux… Après une mise en place trop longue et bavarde, le réalisateur nous offre quelques séquences stupéfiantes comme la chute de la diligence dans un ravin et une fuite dans le désert dont le côté contrasté très noir et blanc (surtout blanc) montre a quel point John Ford possédait déjà une mise en scène créative et par conséquent innovante lui permettant une adéquation entre le fond et la forme. Mais plusieurs éléments sont à porter au débit. D’abord un rythme inégal qui alterne ennui et précipitation, mais surtout Neva Gerber dans le rôle de Bess. Tarte et mièvre actrice, elle ne parvient jamais à rendre crédible son personnage, ni le film puisqu’elle en est l’élément moteur. Une curiosité pour cinéphiles.