Les sentiers de la perdition après l'apocalypse

On part pour une nouvelle incursion dans un monde post-apocalyptique, avec cette fois, un élément supplémentaire - ou en moins - l'absence de nourriture. En effet, dans cette hiver nucléaire, toute la faune a disparu. De plus, l'atmosphère est en permanence grise et pluvieuse, si bien qu'il ne doit pas être évident de faire du jardin. Pour résumé, là où le carburant était l'or dans Mad Max, ici, il s'agit de la nourriture et a fortiori, de la boite de conserve. Ainsi, une bonne partie des survivants en est réduit au cannibalisme. À ce titre, la scène des séquestrés servant de garde-manger est vraiment marquante.

C'est dans cette atmosphère invivable que sont plongés un père et son fils âgé d'une dizaine d'année. ; la maman ayant "préféré" la mort bien avant. Le père interprété par Viggo Mortensen a choisi de se battre et de garder espoir pour son fils. Le duo d'acteurs fonctionne très bien. On comprend que ce monde impossible ne sert l'histoire que pour mettre en valeur cette relation. Ce père, prêt à tout pour son fils, est néanmoins en permanence sur le fil du rasoir, pour éventuellement mettre un terme à la vie de sa progéniture, si cela doit lui épargner d'éventuelles souffrances. Néanmoins, il met tout en œuvre pour que survive son fils, quitte à être cruel ou sans empathie pour les autres, alors qu'il ne s'agit pas de sa nature profonde (Une problématique analogue se retrouve pour Rick Grimes à un certain moment de The Walking Dead).

Il y a bien sûr quelques longueurs par moment mais c'est assez anecdotique car la majeure partie du film est axée sur les deux protagonistes. J'aurais bien aimé que la présence du vieil homme, interprétée par Robert Duvall soit un peu plus poussée dans le film. Son apparition apportait autre chose, peut-être une profondeur, à ce moment du déroulement de l'histoire.

La mise en scène est très soignée et au niveau de la reconstitution de ce monde dégradé et triste, il n'y a pas grand chose à redire. C'est gris, pluvieux et poussiéreux. Il faudra un moral d'acier à cet homme et son fils pour y garder l'espoir d'un avenir meilleur ; et survivre sans perdre son humanité.

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il y a 4 jours

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