The Way West propose une vision fantasmée de la conquête de l’Ouest. Fantasmée parce que elle est conforme à l’histoire que les Américains se racontent et se répètent, qu’elle s’intéresse à ses pionniers mais pas aux peuples spoliés de leurs terres et massacrés. Ce western appartient à la longue série qui a nourri la légende de cette Amérique courageuse et aventurière à la conquête de nouvelles terres et d’un nouveau monde. Pourtant, je ne me sens pas de le reprocher aux Américains car tous les peuples, toutes les nations ont construit leurs propres légendes laissant de côté leur part d’ombre et ont réécrit l’histoire à leur avantage. Donc sans être dupe, on peut apprécier ce western :
* qui comporte un casting trois étoiles : Kirk Douglas, Mitchum, Widmarck, sans compter un habitué des seconds rôles dans les westerns : Jack Elam,
* et qui propose de l’aventure.
Un ancien sénateur, Tadlock (Kirk Douglas) a un rêve : construire une « nouvelle Jérusalem » dans l’Oregon. Avec un convoi de pionniers, conduit par Dick Summers (Robert Mitchum), ils partent du Mississippi pour fonder la première colonie. Le départ est tout à fait dans le ton de l’événement : visages rayonnants, sourires dentifrices, regards brillants, prêts à affronter tous les dangers, le tout sur une musique d’ambiance adaptée.
L’histoire nous offre tout ce qu’on peut attendre du genre : traversée de rivières et de déserts, décès, danses à la belle étoile, indiens caricaturaux au possible, présence de bisons, les chariots qu’il faut alléger au grand désespoir de leurs propriétaires. Mais bien sûr, en plus des difficultés du chemin, il y a les interactions humaines qui ne sont jamais simples et encore moins dans une telle expédition dangereuse, fatigante et hasardeuse. D’autant plus quand la personne en autorité est habité par un rêve puissant : atteindre l’Oregon ; un rêve si fort qu’il efface toutes autres considérations comme l’attention à ses compagnons de voyage, à leurs besoins et possibilités. Ce personnage de Kirk Douglas est antipathique et on se prend à partager les sentiments des colons à son égard.
Il y a quelques beaux plans de paysages désertiques ou montagneux. Durant 2h, The Way West nous offre des péripéties et des rebondissements tout en comportant de beaux plans : paysages désertiques ou montagneux ainsi que de belles séquences comme la descente en harnais depuis le haut d’une falaise. Chacun descend à sa façon, le clou étant la vache !
The Way West est un western classique réalisé par McLaglen à qui on doit aussi dans le genre : McLintock! (1963 – avec John Wayne) ; Shenandoah (1965 –avec James Stewart) ; The Undefeated (1969 – avec John Wayne) ; Chisum (1970 – avec John Wayne encore), un ensemble de westerns honnêtes à défaut d’être des chefs d’œuvre du genre.