La majorité des films colombiens qui parviennent dans nos salles placent leur action en ville, le plus souvent en lien avec une violence endémique. Avec La Roya, le curseur se déplace dans un milieu rural isolé, proche des Andes, en décrivant la vie d'un jeune responsable d'une plantation de café. Grâce à la splendeur de ses paysages naturels, l'aspect contemplatif du film est assez réussi, sans que l'absence de dialogues pose un quelconque problème. En revanche, le scénario donne moins de satisfaction, dans une continuité dramatique plutôt énigmatique, en dépit de l'intérêt de certaines scènes (la fête au village). Il manque un véritable lien, tout du moins des éléments explicatifs ou même suggérés, qui permettraient de mieux comprendre les enjeux, qu'ils soient économiques ou sentimentaux. C'est que, à ce héros qui travaille dur et gagne à peine de quoi vivre, on s'attache d'emblée, d'autant qu'il semble porter sur les épaules un secret du passé, mais là encore, il faut essayer d'en deviner le caractère, à travers une poignée de scènes en flashbacks. Celles-ci, donnent un accent différent au film, de l'ordre de l'onirisme, une veine qui aurait d'ailleurs pu être davantage approfondie. La Colombie n'est-elle pas le pays où le réalisme magique s'est le mieux incarné avec un géant de la littérature ?

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le 31 mars 2023

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