Le film de Christophe Hermans est trop plat pour franchement émouvoir malgré de touchantes interprétations. Les scènes s’enchainent dans une certaine répétition. Je ne sais si c’est le roman dont est adapté le film ou le film lui-même, mais le tout manque vraiment de contenu.
Marion, Claire et Louise vivent au rythme des joies et de la douleur d'Alice, leur mère. Aujourd'hui, elles n'ont plus que leur amour à opposer à cette spirale destructrice dans laquelle Alice sombre chaque jour davantage. Un amour infini, aussi violent qu’indicible.
Ce film belge tresse assez délicatement le portrait d’une mère bipolaire, interprétée par Ludivine Sagnier. Le film montre assez bien cette spirale qui enferme cette femme qui se relève souvent mais pour toujours davantage chuter et ce ne sont pas les divers passages en HP ou les médicaments qui y changeront grand-chose. La mère a ses hauts et ses bas, des bas au cours desquels elle se montre odieuse. Elle a des lubies, des fixettes qui iront jusqu’à mettre l’une des filles en danger.
Le plus réussi dans le film est sans doute la relation entre les trois sœurs. Face à leur mère défaillante et à un père aux abonnés absents, elles doivent s’entraider pour survivre. C’est l’aînée Marion qui tient la maison et la famille. Elle doit non seulement gérer sa vie, ses études mais aussi sa mère et ses deux sœurs. Elle protège la benjamine, et s’inquiète de la cadette en pleine phase de déconne. Elles s’entraident pour tenir et c’est, dans le film, assez bien montré.
La difficulté quand on filme une maladie psychique ou une addiction est de ne pas devenir répétitif. C’est toujours une histoire de chute, de rechute, de répétions ad aeternam. Et selon le principe qu’on ne fait pas un film répétitif sur la répétition, il faut trouver des astuces pour renouveler les scènes. Malheureusement, on ne peut pas dire que Christophe Hermans fourmille d’idée pour rester dans le champ lexical des insectes. Les scènes ne se renouvellent pas assez. Les cris succèdent aux larmes qui entrainent eux-mêmes des cris. Les crises de la mère se suivent et Christophe Hermans n’a trouvé que ça pour faire avancer son intrigue. Il faut aussi ajouter que les scènes de vie sont quand même assez convenues. Les scènes de larmes, l’ado qui déconne.
‘La ruche’ est donc globalement une déception. Le film ne fait que de montrer la vie d’une mère bipolaire et de l’impact sur ses filles. Le film manque d’ambition cinématographique. C’est un film de sujet et c’est dommage que ce cinéaste n’ait pas fait un film plus ample, plus romanesque. En dépit du talent des comédiennes, j’ai été assez mal à l’aise face à l’interprétation de Ludivine Sagnier. En fait elle trop dans les scènes de crises ? Son interprétation ne m’a pas totalement convaincu.