Synopsis : 3 hommes sont tombés sous le charme de Gipsy, une danseuse naïve qui espère bien trouver la gloire suite à ses spectacles.
Tombé dessus par hasard, ce film de Griffith me conforte dans la compréhension de son oeuvre globale en abordant maints aspects qui lui sont propres autant en termes d'écriture que de technique et qui clôt assez bien l'ensemble de ses films.
Le scénario est plus aboutit que ses premiers films, et comme je l'avais mentionné, on est en constante évolution dramatique (le genre de ce film étant encore un drame). Plusieurs parallélismes avec d'autres oeuvres précédentes sautent aux yeux, comme avec Broken Blossoms (1919) où on met en exergue un milieu mal famé, une famille pauvre avec une jeune fille naïve, etc.
Côté scénario encore, on remarque 3 instances omniprésentes qui sont le Bien (incarné par le prêtre de rue), le Mal (incarné par le violoniste) et l'Étoile du Berger, le symbole de chrétienté qui est au-dessus de tout. Les protagonistes sont donc coincés entre ces 2 forces, guidé par leur Amour Éternel ; cette lutte permanente est également présente dans ses précédents films (Orphans of the storm, Way Down East).
Du côté technique, on ne peut rien lui reprocher. Ses griffes s'affûtent au fur et à mesure des projections, jonglant avec pertinence et efficacité entre les différentes valeurs de plans ou encore en glissant subtilement des flashbacks ou du montage en parallèle (dont il sera particulièrement friand).
Le bémol serait un (léger) regret quant à l'absence de Lillian GISH, remplacée par la somptueuse Carol DEMPSTER. Bien qu'elle n'égale pas la présence de Miss GISH, elle propose un nouveau jeu d'acteur qui pourrait s'affilier au mouvement contemporain du Kammerspiel allemand.
Rien d'innovateur à première vue sur ce film d'une durée raisonnable (1h40) qui centralise tout le génie du metteur en scène. Un film qui pourra ravir les amateurs de films muets ou les fans incontestés de Griffith mais qui n'est pas nécessaire pour tout cinéphile à en devenir.