La Sainte Victoire se conçoit comme une œuvre captée sur le vif, à grand renfort de zooms volontairement peu cadrés, d'une caméra à l'épaule et de mises en abyme télévisuelles censées évoquer le style journalistique. Gage de véracité pour un film en demi teinte où les excellentes idées côtoient les retournements scénaristiques grossiers et les ellipses malheureuses, où une voix off appuie trop lourdement le récit d'une chute lui-même conventionnel et parfois redondant. La montée en puissance demeure implacable, servie par d'excellents acteurs, Christian Clavier en tête dont le changement de registre impressionne et fascine. Gros point noir, la musique sur-accompagne le métrage qu'elle dessert en voulant à tout prix lui conférer un rythme agressif. Il n'empêche que cette plongée dans les coulisses du pouvoir fait souvent mouche sans tomber dans les artifices plombants que la présentation de chacun des protagonistes ou qu'un constant souci de clarté quant au propos auraient causés. Malgré des défauts, une surprise à ne pas bouder.