Une jolie surprise que ce film fort méconnu.
S'inspirant de l'affaire Michel Noir - Pierre Botton, François Favrat signe avec "La Sainte-Victoire" un divertissement intelligent, ce qui n'est pas si fréquent dans le cinéma français, en particulier lorsqu'il est question de la sphère politique.
S'éloignant autant que possible des clichés habituels et évitant tout manichéisme, le réalisateur français s'intéresse aux rouages de la politique locale, aux petites bassesses et aux grands dilemmes qui accompagnent l'accession au pouvoir, ainsi qu'à la difficulté de conserver ses valeurs et son intégrité durant son exercice.
"La Sainte-Victoire" dépeint le portrait de deux hommes ni spécialement corrompus, ni totalement irréprochables, joliment interprétés par deux acteurs pour lesquels je n'ai pourtant pas une admiration démesurée (Christian Clavier et Clovis Cornillac), qui apparaissent ici saisissants d'humanité et de justesse.
A vrai dire, c'est surtout Clavier qui convainc particulièrement, car si Cornillac ne démérite pas, j'ai toujours du mal avec sa gueule et ses mimiques (mais on va dire que c'est un ressenti personnel).
Autour de ce duo, Favrat parvient à réunir un casting tout à fait impressionnant à l'échelle hexagonale, le moindre second rôle étant tenu par des visages connus : ainsi, Sami Bouajila, Valérie Benguigui, Michel Aumont, Marianne Denicourt ou encore Audrey Fleurot font partie de cette distribution XXL.
D'autre part, le réalisateur français révèle la comédienne Vimala Pons, qui crève l'écran dans l'une de ses premières apparitions au cinéma, et dont la carrière a décollé depuis ce film.
Certes, on pourra déplorer certaines maladresses et fautes de goût (le personnage de Doudou Masta, par exemple, pas crédible une seule seconde), ainsi que quelques facilités narratives ; il s'agit en effet d'un film destiné au grand public, avec un rythme soutenu et moult rebondissements romanesques.
Dommage que ce thriller politique à la française n'ait pas trouvé son public, car "La Sainte-Victoire" vaut mieux que sa note médiocre et ses 5 ou 6 pauvres critiques sur SC.