Je ne suis pas un acharné de la carrière de Christian Clavier, mais je ne connaissais pas ce film-là, sorti en salles en 2009, et qui bénéficie d'une bonne réputation. Car, pour une fois, le cinéma français s'attaque à la politique sans manichéisme, sans le côté tous pourris...
Clovis Cornillac joue un architecte ambitieux au possible, qui veut gravir au plus vite les échelons de la gloire, et notamment remporter un important marché public sur Aix-en-Provence, et pour ce faire, il va accoquiner avec un des candidats, persuadé qu'il lui donnera un coup de main en cas de besoin.
La grosse surprise du film est évidemment Christian Clavier, qu'on retrouve enfin dans un rôle où il ne grimace pas, où il n'en fait pas des caisses, il est tout à fait crédible, et très bon en tant qu'homme politique. Face à lui, Clovis Cornillac est un peu le chien fou, à vouloir toujours plus, quitte à ce qu'il sorte avec sa fille (Vimala Pons, dans un de ses premiers rôles). On retrouve aussi Sami Bouajila, Bernard Lecoq, Valérie Benguigui, et même Audrey Fleurot en tant que commissaire dans une apparition de dix secondes. Il y a aussi le rappeur Doudou Masta en tant que footballeur, dont les origines font qu'il va être récupéré dans la campagne politique.
C'est très efficace, porté par une réalisation nerveuse, où la caméra fait sans arrêt des zooms comme si elle épiait des conversations. Après, il y a quelques facilités scénaristiques, comme la voix off de Cornillac, qui permet de faire gagner pas mal de temps, et surtout une musique insistante pour donner un aspect thriller, mais globalement, rien que pour le jeu de Clavier, et le côté engrenage de l'intrigue, ça reste une réussite.