Voir les films européens qui ont du succès dans leur pays, c'est intéressant, ça permet de mieux comprendre ce qu'ils vivent. Surtout quand ce ne sont pas des comédies.
Ici, il ne s'agit pas du tout d'une comédie. On ne rigole pas du tout. On oscille entre le thriller et le film social. Le film propose un huis clos, dans le sens, où tout ne se passe pas sur une journée, mais on ne voit pas la vie des gens en-dehors de l'école. Ceci accentue cet effet d'emprisonnement des profs, des élèves, des administratifs au sein du système scolaire. Et comme le point de départ de l'histoire génère une tension de ouf au sein de la structure, la sensation d'étouffement va d'autant plus monter.
Le personnage principal est quelqu'un qui croit complètement à son boulot et qui a une éthique de la relation élèves - professeurs très forte. Mais cette personne va commettre une erreur éthique qui va s'avérer catastrophique. Et elle va de nouveau dur comme fer à son éthique au mépris de tout pragmatisme (ce qui ne va pas aider, loin s'en faut). L'effet cercle infernal est assez saisissant : tout commence dans une situation qui, sans être idyllique, nous montre un quotidien scolaire relatviement banal. Et puis, petit à petit, des petits cailloux se glissent dans les engrenages.
On peut regretter que l'histoire fasse du personnage principal un caractère un peu artificiel, un peu théorique, en cherchant à faire d'elle une sorte de figure minérale de quête de l'éthique absolue. Et pour une fois, on peut regretter la fin en points de suspension. Malgré tout, on passe un vrai bon moment de cinéma.