Nouvelle éclatante réussite pour Eugène Green, cinéaste que je considère aux côtés de Apichatpong Weerasethakul ou Tariq Teguia comme parmi les meilleurs en activité. La Sapienza est une sorte de concentré de tout le style Green, un film où un architecte dépressif se rend en Italie afin de s'imprégner des oeuvres de idole, l'architecte Boromini. C'est un film sur la beauté, sur la transmission du savoir, sur la puissance de la foi chrétienne, sur la renaissance et sur le réveil du sentiment amoureux par le biais de l'art. Plus simple encore, et comme dans beaucoup d'autres de ses films, Eugène Green filme ici le sentiment d'extase. L'extase peut être religieuse, artistique, amoureuse, érotique. Chez Green, elle est les quatre à la fois.