Quel délicieux film que la Saveur des Ramen ! Jamais on ne croirait pouvoir ressortir d’un film affamé et en pleurs.


Masato, un jeune japonais cuisinier et passionné voit son père mourir subitement dans la cuisine du restaurant familial. On dit qu’il ne s’est jamais remis de la mort de son épouse et maman de Masato, plusieurs années auparavant.
Ceci provoque chez Masato une quête identitaire qui lui fera quitter sa routine sur un coup de tête pour retrouver son Singapour natal et les saveurs si spéciales de cette ville immense.
Avec l’aide d’une blogueuse qu’il a rencontré sur un site de gastronomie chinoise, il découvrira alors dans cette cuisine un goût délicieux mais aussi nostalgique de ses dix premières années dans la mégalopole.
Ce voyage à Singapour, les différentes saveurs, plats, et épices rappellent à Masato de merveilleux souvenirs enfouis de sa jeunesse, passés aux côtés de ses deux parents et surtout, de cette mère si douce et aimante partie trop tôt des suites d’une longue maladie.
L’ambiance solaire de la ville et ses mille et unes spécialités vont lui permettre de renouer avec le passé mais aussi de découvrir la vérité sur ses origines et les secrets de sa famille.


Le film mélange radieusement les cultures culinaires et si traditionnelles du Japon et de la Chine. Les langues anglaise, mandarin, japonaise s’entremêlent et nous transportent à l’autre bout de la terre où tout semble calme et posé. La grande Singapour semble hors du temps et chaque met apparaissant à l’écran nous ouvre considérablement l’appétit.
Lors d’un nouveau repas entre Masato et la fameuse blogueuse, celle-ci lui adressera une phrase qui résume bien ce mélange de cultures : « Tu es comme les Ramen, un mélange de cuisine chinoise et japonaise. »


On salue ici la musique épurée et mélodique qui nous accompagne tout au long de cette belle épopée, mais aussi la texture des images au ton sépia dès lors que les flashbacks apparaissent. Les plans sur la ville de Singapour nous donnent envie de la visiter et de connaître chacun de ses recoins.


Même si La Saveur des Ramen paraît plutôt lisse comme un fleuve qui s’étale gentiment à travers le continent asiatique, cela confirme certainement la splendeur de la plupart des bons films provenant de ce coin du globe. : 1h30 de douceur et un rythme posé, sans jamais tomber dans des longueurs pesantes.

Créée

le 5 juin 2019

Critique lue 213 fois

Critique lue 213 fois

D'autres avis sur La Saveur des ramen

La Saveur des ramen
Dagrey_Le-feu-follet
5

Le supplice de Tantale

A la mort de son père, un grand chef japonais, le cuisinier Masato part à Singapour sur les traces de sa mère. La saveur des ramen est un drame singapourien d'Eric Khoo de 2018. Masato qui vient de...

le 9 oct. 2018

8 j'aime

3

La Saveur des ramen
ocean_jogging
8

Le film gourmand de l'année

On ne compte plus les films qui nous ont régalés et dont on parle avec gourmandise, que l’on revoit jusqu’à plus soif, qui épicent nos existences. La liste est longue, des films qui mettent les...

le 4 sept. 2018

8 j'aime

La Saveur des ramen
John_May
10

La cuisine comme vecteur de mémoire dans le bouleversant LA SAVEUR DES RAMEN

Eric Khoo nous avait habitué à de jolies chroniques ou divagations emplies des cultures de différents pays d'Asie, avec notamment "My magic" ou "Be with me". Le voici qui revient à Berlin du côté de...

le 1 oct. 2018

4 j'aime

Du même critique

Carol
GiuliaDoré_Gertsch
8

Tout en secrète finesse

Légèreté, grâce et volupté résumeront ce film. Mené par deux très talentueuses actrices (Rooney Mara palmée d'or ce printemps à Cannes et Cate Blanchett dont on connaît son élégance depuis fort...

le 14 déc. 2015

7 j'aime

2

Grâce à Dieu
GiuliaDoré_Gertsch
7

Grâce à Dieu, Grâce à François Ozon

Grâce à Dieu relate les faits d’une affaire qui tient l’Église catholique depuis plusieurs années en haleine, à savoir les abus sexuels sur mineurs par de nombreux prêtres, dont celle du Père...

le 5 juil. 2019

3 j'aime

2

Chernobyl
GiuliaDoré_Gertsch
7

Plongée abyssale dans la catastrophe nucléaire de Chernobyl

C’est officiel, la moyenne des notes et appréciations positives de la mini-série Chernobyl de Craig Mazin et proposée par HBO ont désormais dépassé celles de Game of Thrones ou encore Breaking Bad...

le 13 juin 2019

3 j'aime

1