La Séparation par Alligator
Docu-fiction sur les journées de débats à la chambre des députés (Fr) sur la séparation des Eglises de l'Etat. La part fictionnelle avec des acteurs remarquables est intéressante, mais n'a pas le souffle qu'on s'imagine et il est bien de dur de se retrouver dans le brasier de l'époque si ce n'est par quelques instants fragiles. Ce n'est pas faute d'essayer : des effets ampoulés de montage ou de mouvements de caméra, des resonnances caverneuses et des échos de chambre sont censés amenés l'épique et la solennité nécessaire. Mais en vain. On échappe néanmoins et bouchanplus au ridicule, ce qui est loin d'être le cas avec cette phrase.
Jusque là moyen le film nous sert alors des énoncés d'une imbécilité déconcertante sur la fin avec les commentaires de la madame en voix-off du style : "la laïcité n'a pas pour objectif de nier la religion, car il n'est pas question de douter que de tout temps l'homme a eu naturellement soif de comprendre son destin, et patati et patata..." comme si le besoin de répondre aux questions métaphysiques était inhérent à l'humanité. Elle ose la cruche assommer son auditoire d'un discours propagandiste en concluant que l'homme est homme seulement en conséquence de ces questions et des réponses qu'il leur donne. Tout ça pour en arriver à dire une telle connerie et à des gamins par dessus le marché! Parce que ce film était destiné au plus grand nombre à commencer par les écoles, les collèges et les lycées!
Finalement, ce téléfilm est un discours concensuel à l'image de celui d'Aristide Briand. Mais si Briand avait la tâche ô combien difficile de rallier la majorité, ce téléfilm n'avait que celle de présenter l'histoire, pas de l'enrubanner de jolis atours pour ne pas choquer les croyants.