L'ivresse du pauvre
À partir de La Vengeance du serpent à plumes, la filmographie de Gérard Oury part terriblement en sucette et on peut avancer que ses six derniers films sont des navets en puissance. Cette Soif de...
le 22 avr. 2022
13 j'aime
10
À partir de La Vengeance du serpent à plumes, la filmographie de Gérard Oury part terriblement en sucette et on peut avancer que ses six derniers films sont des navets en puissance. Cette Soif de l’or fait évidemment partie de la brouette. Le premier écueil dans lequel tombe Gérard Oury est d’avoir voulu faire de Christian Clavier le nouveau Louis de Funès. En lui offrant le rôle d’un personnage pingre et survolté, la volonté du réalisateur est manifeste. Pris au piège de l’outrance, le comédien s’enfermera, à partir de ce film, parfois dans des postures qui ne lui réussissent pas du tout. Mais taper sur le seul Christian Clavier serait injuste car, il faut le reconnaître, tous les acteurs (ou presque) sont mauvais ici. Que ce soit la grande Tsilla Chelton, la toujours fameuse Catherine Jacob ou l’excellent Philippe Khorsand, le ton du film conduit tout le monde au cabotinage. Et puis tous les personnages sont affreusement mal écrits.
Pas toujours très bien filmé, rendu hystérique par un montage serré et un scénario débordant de péripéties pas très inspirées, parsemés de gags fins comme de la béchamel, le résultat est vraiment fatiguant. Même la musique de Vladimir Cosma, reconnaissable entre mille, finit par être pénible avec ses quelques notes de synthé en boucle semblant sortir d’une série de seconde zone. L’ensemble se veut mécaniquement entraînant mais tous les traits sont tellement forcés que cela sonne terriblement faux. L’humour est franchement lourdingue et on sombre très souvent dans le mauvais téléfilm du lundi soir, à l’image d’un final qui n’hésite pas à franchir les limites du ridicule.
Hormis le joli minois de Marine Delterme, il y a vraiment peu de choses à sauver dans cette entreprise survitaminée aux gags éculés. Près de trente ans après sa sortie, le résultat est pire encore. L’illustration même de ce que peut être la mauvaise comédie française. Une bien mauvaise surprise quand on sait qu’elle est l’œuvre du duo formé par Gérard Oury et Marcel Jullian, habitués des grandes réussites du genre, mais une vingtaine d’années plus tôt.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Liste et classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2022 et Monomanie de comédies françaises
Créée
le 22 avr. 2022
Critique lue 249 fois
13 j'aime
10 commentaires
D'autres avis sur La Soif de l'or
À partir de La Vengeance du serpent à plumes, la filmographie de Gérard Oury part terriblement en sucette et on peut avancer que ses six derniers films sont des navets en puissance. Cette Soif de...
le 22 avr. 2022
13 j'aime
10
Gérard Oury a mal vieilli. Ce cinéaste majeur de la comédie française, à l’oeil acéré, à la réalisation souvent impeccable, nous livre là, en fin de carrière, un film plutôt moche, au scénario triste...
Par
le 13 sept. 2018
5 j'aime
Raté, mal ficelé, hystérique et pas drôle. Dire que le film est signé par Oury est encore plus incompréhensible ...On peut fermer !
Par
le 21 mars 2013
5 j'aime
3
Du même critique
Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...
le 22 oct. 2021
24 j'aime
23
Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...
le 15 nov. 2023
22 j'aime
22
Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...
le 12 août 2022
22 j'aime
10