Film très minimaliste, paraissant excessivement formel en raison d'un assèchement de sa matière narrative. Le format du court-métrage lui aurait été favorable. Rosales réalise un travail élaboré sur la représentation de l'espace-temps, révélateur du psychisme individuel ou collectif, axé sur la solitude intérieure, en juxtaposant sur la durée du métrage, polyvision (in-situ) et plans-séquences fixes étirés (autrement dit, approche objective contre subjectivité, tout deux traités de façon réaliste). Un appel téléphonique donne l'occasion de suivre l'orateur depuis deux perspectives simultanément ; une conversation à une même table s'observera en split-screen, juxtaposant en asymétrie deux personnages, révélant leur incompréhension mutuelle ; plus tard un long plan fixe ouvert sur les passagers d'un bus desquels se démarquent des protagonistes de la fiction s'adressant la parole brièvement (façon Asako de Hamaguchi), avant le drame inattendu. Le dispositif en poly-vision est l'occasion d'un travail sur le hors champ interessant (l'unique protagoniste du plan déserte parfois longuement pour poursuivre son quiproquo hors champ), s'approchant de l'omniscience (dramatique décès en temps réel à distance tandis que le cadre adjacent ouvre vers un espace aéré tourné vers le ciel), mais le formalisme sonne un peu creux ici, malgré la qualité de l'interprétation (Petra Martinez en priorité).