Il n'y a pas que des crétins qui courent ...
La solitude de coureur de fond parle de la révolte d’un individu et surtout de la prise de conscience qui l’accompagne. Prise de conscience qui permettra de transformer cette révolte en acte politique subversif, par son dévoilement radical des méthodes de la domination.
S’appuyant sur le roman éponyme de Sillitoe, Tony Richarson fait ici véritablement œuvre de cinéaste, se servant de la force de l’image, pour montrer le cheminement de l’intériorité de son personnage ; cheminement singulièrement renforcé dans sa dynamique par les séquences où l’on peut voir Colin courir seul dans la campagne et … réfléchir. Et c’est bien à travers ce genre de démonstration que se révèle toutes les potentialités du cinéma, de dire l’indicible, de transmettre le sensible comme seule la sphère poétique en est parfois capable.
Vous doutiez que l’on puisse « montrer » d’une manière crédible la révolte d’un individu dans un film ; Tony Richardson l’a fait en 1962.