Le film Haxan est clairement influencé par l'expressionnisme allemand
On note également une utilisation novatrice pour l'époque de la surimpression/stop motion.
Ce docufiction muet, brûlot horrifique pilier du genre et réalisé par Benjamin Christensen se compose de plusieurs chapitres répartis en saynètes, mettant en lumière le rapport à la sorcellerie et aux superstitions de différentes civilisations, en passant par les Perses jusqu'à l'Occident, où il s'attardera principalement. J'ai soulevé des choses intéressantes comme la vision cosmogonique de l'époque : la représentation de l’univers comme imaginé au Moyen Age (10 couches de cristal / imago mundi), une médecine traditionnelle comme l'induction avec l'onguent de sorcière pour soigner les blessures, le côté burlesque de Satan représenté à la manière de Dave Grohl de Tenacious D
Deux saynètes émouvantes mettent en lumière le moment où une matrone dénommée "Maria la tisserande" se présente humblement à la porte d'une famille de bonnes sœurs pour solliciter de la nourriture, pour se retrouver ensuite injustement condamnée à mort sans preuves, sous l'accusation infondée de porter le mauvais œil. Ces événements témoignent de manière poignante les conséquences tragiques que les superstitions de l'époque pouvaient entraîner, coûtant ainsi la vie à des innocents.
« Maîtrisez-la pour ne pas que ses pieds décollent du sol », « elle ne pourra pas nous changer en souris », « regardez attentivement, il pourrait y avoir de la poudre de sorcière cachée dans ses cheveux », que des formulations infondées aux allures absurdes. Il en va de même pour cette soi-disant formule de faire cuire du plomb pour déceler un ensorcellement.
Notes :
- La cruauté des instruments de torture, notamment comme raconté par Paul Regnard et l'utilisation des grésillons.
- Question sur le monde moderne (avec la vision de l’époque), notre rapport aux problèmes psychiatriques et le parallèle avec l’hystérie moderne, le fait qu’on enfermait principalement les femmes malades dans des cliniques comme en l’an de grâce 1488 avec les inquisiteurs qui les accusaient de sorcellerie.