Un Louis de Finesse
C'est perdu en France. Dans un trou de verdure, comme disait le petit Arthur et ses yeux fous. Un endroit retiré du tumulte du monde. Une nature tolérante, à peine apprivoisée, qui t'autorise à...
le 11 janv. 2014
65 j'aime
23
Deux , parmi mes éclaireurs, ont fait une critique de ce film qui m'a vraiment mis l'eau à la bouche. Fallait que je le revoie. Fallait que je relise le bouquin. Fallet, c'est aussi le romancier qui a écrit toute une série de romans plus truculents les uns que les autres.
En plus Fallet, c'est le grand copain de Brassens. Forcément quelqu'un de bien. En plus, on reste en famille pour déguster cette soupe aux choux …
Moi, si j'étais un extra-terrestre, je me méfierais sacrément de la Terre.
Pas question d'atterrir n'importe où ! Regardez "Mars Attacks", les martiens ont voulu arriver dans les grandes villes et ça ne leur a pas réussi. Faut voir les comités d'accueil que les Terriens leur réservent dans la plupart des films de SF !
Tandis qu'au fond du Bourbonnais, dans une campagne bien française qui connait les plaisirs simples : relâcher musicalement voire magistralement l'intestin au clair de lune, boire le pastis refroidi par une eau fraîche sans être froide, s'enfiler des canons, c'est pas la même chose.
Suivant la tradition bien française de l'accueil des étrangers, l'extraterrestre y a été bien reçu avec une putain de soupe aux choux fumante que je ne te dis pas : une vraie valeur française.
Quand même, c'est un honneur, ça. L'extra-terrestre avait pourtant le choix : du hamburger US dégoulinant de ketchup à la fine soupe chinoise d'ailerons de requins. Du savoureux rôti de bœuf londonien à la sauce à la menthe à la renommée bouillabaisse marseillaise. Ben non, l'extraterrestre, lui, a préféré la soupe aux choux (avec des carottes) où trempent de robustes morceaux de pain de campagne ; non seulement lui a aimé mais ça a été un plébiscite sur sa planète. C'est quand même quelque chose, ça ! Même le Salon d'Agriculture ne fait pas autant honneur à nos profondes et reculées campagnes françaises.
Maintenant que le décor est bien planté, parlons un peu casting …
De Funès dans le rôle d'un vieux paysan veuf et retraité, bougon mais au fond, le cœur sur la main. C'est un de ses derniers rôles et je trouve son jeu jubilatoire et presqu'émouvant. Il a perdu un peu de son énergie vibrionnante mais apporte une touche de nostalgie sur la perte des traditions. Ici, c'est le Glaude.
Jean Carmet : c'est aussi un grand copain de René Fallet et donc de Brassens, de Depardieu, de la fine équipe, quoi ! Question canon, il en connait un rayon. Un acteur qui a toujours été excellent dans un second rôle, souvent à contre-emploi comme dans Dupont Lajoie. Il porte toujours en bandoulière la tristesse de l'homme déçu par la vie ou bien amer. Ici, c'est le Bombé.
Jacques Villeret, c'est l'extraterrestre de la planète Oxo, grand amateur de soupe aux choux. Pour une fois, dans un rôle positif. Et ça me plait vraiment bien. C'est la Denrée.
Pour faire plaisir au Glaude, La Denrée ressuscite la Francine morte à 60 ans. Seulement, voilà qu'elle se retrouve à l'âge de 20 ans face au Glaude. S'ensuit une tendre scène qu'on peut qualifier de belle où le Glaude lui rend sa liberté avec un De Funès très inhabituel…
Une fausse note, c'est le maire avec un méridional Marco Perrin pas trop à sa place dans la campagne bourbonnaise.
Pour résumer, "la soupe aux choux" est un film à la fois de terroir et de science-fiction. Magique. Tout pour me plaire. A quand le cinéma olfactif qu'on puisse profiter du fumet de la soupe !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Science-Fiction et Fantastique, Adaptations au cinéma de livres que j'ai lus et Films Terroir
Créée
le 19 avr. 2023
Critique lue 103 fois
13 j'aime
11 commentaires
D'autres avis sur La Soupe aux choux
C'est perdu en France. Dans un trou de verdure, comme disait le petit Arthur et ses yeux fous. Un endroit retiré du tumulte du monde. Une nature tolérante, à peine apprivoisée, qui t'autorise à...
le 11 janv. 2014
65 j'aime
23
comment ne pas apprécier la justesse des dialogues qui pastichent de nombreux argots français tout en dévoilant des personnages vrais, campagnards, rustres et français? comment résister à des...
Par
le 19 déc. 2011
59 j'aime
7
Critique éditée le 28 septembre 1922Je vais vous emmener faire un petit tour dans un endroit un peu perdu du "Bourbonnais" car il s'y passe des choses peu communes. A distance de la ville un hameau...
le 21 déc. 2023
32 j'aime
31
Du même critique
Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...
Par
le 23 avr. 2022
25 j'aime
9
1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...
Par
le 13 nov. 2021
25 j'aime
5
"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...
Par
le 3 nov. 2021
24 j'aime
19