La passion d'une jeune pieuse.
Oscar du meilleur film étranger en 1961, "La source" d'Ingmar Bergman, inspiré d'une légende suédoise du quatorzième siècle, fut longtemps considéré comme une oeuvre mineure, le cinéaste lui-même avouant avoir plus ou moins pompé le "Rashomon" de Kurosawa.
Eprouvant pour l'époque (filmer un viol en 1960, fallait le faire quand même !), "La source" prend racine dans le folklore, dans les croyances religieuses et surtout dans le conte cruel, Bergman confrontant sans cesse le paganisme au christianisme, le Moyen-âge dévoilant ici toute sa crasse et sa violence.
Comme souvent chez Bergman, "La source" pourra paraître austère et glaciale, ce qui ne serait pas totalement faux. Mais à côté de cela, la vision de Bergman donne lieu à des images de toute beauté d'où émerge une certaine poésie, réussite plastique renforcée par une photographie magnifique signée Sven Nykvist.
Oeuvre inconfortable et difficile d'accès, "La source" aura l'air de rien inspirée de nombreux cinéastes, à commencer par Wes Craven qui en livrera une variation ultra-violente et extrême avec sa mythique "Dernière maison sur la gauche".