La Source des femmes par Arnaud-D
Dans un grand nombre de pays, on est choqué de voir les femmes effectuer des travaux très durs alors que, tout près, les hommes, même les jeunes en pleine santé, sirotent une quelconque boisson à la terrasse d'un café ou devant la porte de leur domicile, discutent, jouent aux dames.
On ne peut donc que souscrire au sujet de ce nouveau film de Radu Mihaileanu, un sujet inspiré par un fais divers qui s'est déroulé en Turquie il y a une dizaine d'années : un village alimenté en eau par une source d'accès difficile et dangereux, les femmes qui ne supportent plus de devoir aller chercher elle-mêmes cette eau si précieuse et qui organisent une grève de l'amour qui durera tant que les hommes ne partageront pas cette tâche d'une façon ou d'une autre.
Comme dans toute grève, il y a des "jaunes". Il y a aussi une infime poignée d'hommes qui épousent la cause des femmes.
C'est dans un village du Maroc, aux pieds de l'Atlas, que Radu Mihaileanu est allé tourner ce film. Il a amené avec lui la fine fleur des jeunes comédiennes d'origine maghrébine : Leïla Bekhti, Hafsia Herzi et Sabrina Ouazani. On retrouve aussi la grande comédienne palestinienne Hiam Abbass ainsi que Biyouna. N'oublions pas, chez les hommes, le comédien palestinien Saleh Bakri. Lui et toutes les comédiennes sont absolument formidables.
Tout serait donc parfait sans la réalisation de Radu Mihaileanu qui, depuis "le concert", a un peu perdu le sens des nuances et de l'émotion qui faisaient le charme de "Train de vie" et de "Va, vis et reviens".
"La source des femmes" est donc un peu trop long et certaines scènes sont un peu caricaturales. C'est toutefois un film nécessaire, un film qu'il faut voir et soutenir.