Coïncidence, j’ai vu ce film 15 jours après « We want sex equality » de Nigel Cole ; 2 histoires vraiment très proches dans 2 contextes culturels extrêmement différents.
Dans les 2 cas il s’agit d’un combat de quelques femmes déterminées qui décident de faire grève pour gagner le droit à l’égalité de traitement : égalité de salaire pour les premières, égalité de (moindre !) charge de travail pour les secondes.
Les moyens sont différents mais le but est le même : faire reconnaitre le droit des femmes à l’égal de ceux des hommes, chacune avec ses moyens ; là c’est la grève classique (arrêt d’un atelier de confection) ; ici c’est la grève du sexe (accès interdit !)
Dans les 2 cas il faut beaucoup de courage et une énorme capacité de résistance à toutes les forces contraires qui s’érigent et à toutes les menaces qui apparaissent très vite, comme le risque de perdre son travail, ou d’être répudiée.
Dans les 2 cas le mouvement se développe grâce à la détermination sans faille des leaders (fantastiques Sally Hawkins et Hafsia Herzi) qui prennent tous les risques en prenant la parole et qui au début ne savent pas trop bien où tout ceci va les mener !
Mais heureusement nos 2 héroïnes ont des compagnons de rêves, compréhensifs et bienveillants qui les soutiennent dans leur combat et sauvent ainsi l’image des hommes par ailleurs peu glorieuses ! Entre les machos conservateurs anglais et les machos conservateurs magrébins, il y a en effet très peu de différences (hors la barbe !). Ils sont tous très machos, très conservateurs et très nuls !
Ce qui fait la différence c’est surtout le décor ; d’un côté la banlieue laborieuse, grise et tempérée de Londres, d’un autre, un village de terre au milieu d’un désert caillouteux écrasé de chaleur du Nord Afrique.
Si la reconstitution de l’ambiance colorée des années 60 apporte beaucoup au plaisir de nos pérégrinations londoniennes, la superbe évocation africaine y ajoute le plaisir de la « comédie musicale ». Le film est en effet parcouru de très belles scènes dansées et chantées où les femmes (surtout) s’expriment très librement et avec beaucoup d’humour sur leurs conditions, sans oublier de se moquer comme il se doit de leurs tristes sirs.
Le film se termine d’ailleurs sur une scène de ce type, joyeuse et émouvante; point d’orgue admirable où là aussi les femmes ont gagné… encore un peu de terrain …
Mais la route est encore longue !