La Source thermale d'Akitsu par Maqroll
Quatrième film de Yoshida, Akitsu onsen se place d’entrée sous le signe de la défaite « honteuse » du Japon en 1945, ressentie comme une humiliation par le pays entier. C’est dans ce paysage dramatique que s’installe l’histoire d’amour de Shûsaku et Shinko, née d’une rencontre de hasard et qui va se poursuivre, désespérée et magnifique, pendant dix-sept années. La notion de temps qui passe est au centre du propos, restituée superbement par des ellipses fulgurantes qui voient les années se contracter et se réduire aux rapports des deux amants. La caméra de Yoshida est fluide et légère, jamais voyeuse et toujours au cœur du propos. L’interprétation est remarquable, dominée par Mariko Okada dans un des plus beaux rôles de femme du cinéma de tous les temps et de tous les pays. En éternel vaincu pathétique, Hiroyuki Nagato lui donne une réplique convaincante. En dehors d’une musique envahissante qui rappelle les films de Naruse, cette fresque romantique à la beauté farouche est digne de tous les éloges.