Pour son premier film, Gore Verbinski réinvente la comédie "slapstick" en organisant un duel à mort entre Nathan Lane, Lee Evans et une...souris.
"La Souris" met en scène un duo aux prises avec un intrus. C'est ce que l'on appelle une comédie "slapstick". Ce genre constituait le gros de la production américaine au début du siècle. L'exemple type de ce genre désormais disparu n'est autre que la quasi intégralité des films de Laurel et Hardy. On prend deux personnages inséparables mais diamétralement opposés et on les plonge dans des aventures rocambolesques qui les obligent à se tenir les coudes. Dans "La Souris", Nathan Lane et Lee Evans interprètent deux frères qui se retrouvent au même moment dans une déconfiture irrémédiable.
Ernie (Nathan Lane) et Lars (Lee Evans) Smuntz héritent de l'usine paternelle, une fabrique de ficelles, et d'une maison délabrée. Refusant de s'occuper d'une entreprise en perte de vitesse, Ernie retourne aux fourneaux de son luxueux restaurant. Mais, un incident aussi drôle que dramatique le mène tout droit au chômage. De son côté, Lars ne parvient pas à remettre sur les rails l'usine. Ce qui pousse son amie à le mettre à la porte. Tous deux se souviennent alors de la vieille maison qui leur appartient. Ils s'y rendent et découvre qu'il s'agit d'un monument de l'architecte Larue. Ils décident de la retaper pour la vendre aux enchères. Mais, ils se retrouvent face à l'unique locataire: une souris farouchement décidée à ne pas se laisser déloger comme une malpropre.
Gore Verbinski réunit les talents de deux comiques exceptionnels. Nathan Lane est américain. On a put le voir reprendre le rôle de Michel Serrault dans la version US de "La cage aux folles". C'est le Hardy du duo, posé, réfléchi, les pieds sur terres. Lee Evans vient des cabarets anglais. Il était la vedette du très joli "Funny Bones" de Peter Chelsom. C'est un Laurel très physique, rêveur et émotionnel. Quant à la souris, elle sort d'un ordinateur et vit grâce à des effets spéciaux concoctés par de jeunes sociétés californiennes.
Un divertissement qui réjouira petits et grands avec en cadeau bonus l'immense Christopher Walken en dératiseur. Hilarant.