Wonder bras
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le 8 oct. 2012
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Pour ce troisième volet de La Femme scorpion (et le troisième long-métrage de sa carrière de réalisateur) Shun’ya Itō nous offre une composition fort bien maîtrisée : les cadrages, les plans, les jeux de lumière, les contrastes profonds. Avant de rentrer dans le fond on peut déjà saluer la forme, très seventies et de bien belle facture. Concernant la trame narrative, Sasori (Meiko Kaji) n'est ici prisonnière ni du système carcéral (La Femme scorpion), ni d'un groupe de fugitives (Elle s'appelait Scorpion), mais bel et bien de son passé, un passé qui la poursuit (la police à ses trousses tout le film) et qui met sur son chemin des fantômes qu'elle pensait avoir laissés à tout jamais derrière les barreaux (la femme yakuza, une ancienne codétenue).
Sasori, après avoir été déshumanisée par les traitements qu'elle a subis, l'isolement en prison, le viol, les sévices, trouve un regain d'humanité à travers une prostituée encore plus blessée qu'elle. Vivant avec son frère handicapé, elle en subit les pulsions sexuelles et se retrouve enceinte de cette relation incestueuse. Dans une scène d'une profonde beauté (par la symétrie qu'elle propose avec une autre femme) et dramatique à la fois, les yakuzas qui l'exploitent la font avorter de force chez un médecin véreux, et elle en meure. Sasori a trouvé un nouveau motif de vengeance et tout le monde va y passer : les flics ripoux, les yakuzas... dans un sommet de violence.
Quelques scènes sont d'un kitsch exquis : comme lorsque Sasori fuit en courant avec le morceau de bras du flic menotté au sien, ou la scène suivante lorsqu'elle tente de défaire les menottes en les frottant sur la pierre d'une tombe... Le meilleur film de la série, un des meilleurs d'Itō également, pourtant ses relations avec Meiko Kaji sont devenues exécrables au cours du tournage au point que celle-ci a exigé auprès de la Toei son remplacement pour le quatrième opus.
[vu dans l'édition Blu-ray de chez Arrow Video]
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Créée
le 17 juil. 2023
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