Wonder bras
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Troisième partie de la saga de La Femme Scorpion, La Tanière de la bête est l'épisode qui s'affranchit le plus des codes instaurés par le premier opus. Le film quitte le milieu carcéral pour un décor urbain où l'on retrouve une Nami libre mais obligée de vivre comme une fugitive. S'il n'est pas question de cachot ici, la ville elle-même est assimilée à une prison. On le constate notamment à travers le personnage de Yuki, jeune femme pour qui notre héroïne va se prendre d'amitié. Pauvre, obligée de se prostituer pour survivre, Yuki est le symbole même de la femme japonaise qui a depuis longtemps cessé de se battre contre la pression sociale. Métaphore de ce renoncement total, elle entretient une relation incestueuse avec son frère, déficient mental. Imperturbable pendant leurs ébats, elle est un réceptacle sans vie à ses désirs.
Ici, c'est la misère qui est dénoncée par Shun'ya Itô, comparant la société japonaise à des proxénètes exploitant les plus démunis. On retrouve cette analogie dans un montage mettant en parallèle un avortement forcé et un autre apparemment volontaire mais contraint par la force des choses. De ce fait, le discours féministe est toujours présent. Nami, témoin d'un acte de barbarie sur une femme, revêt à nouveau ses habits d'ange vengeur. Grande première dans la série, la femme scorpion usera de tortures psychologiques pour arriver à ses fins, dans un final truculent.
Visuellement, cet opus est le plus sage — Shun'ya Itô voulant ancrer son film dans la réalité de l'époque — bien qu'il nous réserve quelques plans poétiques (une pluie d'allumettes incandescentes) ou au contraire cauchemardesques (des jets de sang sur des murs et draps blancs). S'évertuant à s'éloigner des deux premiers épisodes, ce troisième opus ne fut pas du goût de tout le monde et notamment des producteurs de la Toei qui ne firent pas appel à Shun'ya Itô pour les prochains films de la série. Il n'en demeure pas moins un excellent épisode possédant son propre style et, en ce qui me concerne, mon épisode préféré. Poignant !
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Créée
le 4 janv. 2011
Modifiée
le 25 juil. 2012
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