Ce film a été une déception.
Premièrement, l'adaptation n'est pas transcendante. Le niveau cinématographique du film ne l'est pas non plus. Les plans sont franchement moyens, les effets pauvres en style, le rythme hachuré.
Deuxièmement, Tomas Alfredson a commis un sacrilège (voire un blasphème) en donnant des répliques et un rôle aussi communs et neutres à Gary Oldman. Oldman, c'est Dracula, c'est Zörg, c'est la classe glaciale de méchants qu'on adore et qu'on admire. Dans "Tinker, Tailor, Soldier, Spy", il est un vieil espion, sans émotion, sans vie, qui passe son temps libre à faire trois brasses dans un étang et qui change de lunettes à chaque scène. Pendant un instant, après avoir subi plus d'une heure trente de torture visuelle et auditive, on croit retrouver l'Acteur avec un grand A, mimant une conversation qu'il avait eu dans le passé. Mais quarante secondes plus tard, on le perd, encore, et jusqu'à la fin du film.
La note que j'ai attribuée à l'oeuvre de Tomas Alfredson reflète la neutralité qu'il a infligée à Gary Oldman.