Avant de rédiger mon propre avis, je me suis d'abord fixé de lire quelques critiques - des bonnes, comme des mauvaises - et je me retrouve bien embêté quand il s'agit d'écrire la mienne.

Si on se réfère à ce que j'ai pu lire, on retrouve finalement une certaine constance dans les points abordées par les SensCritiquonautes.

Le plus important à mes yeux étant la qualité du casting qui nous sert une véritable leçon de cinéma. Alors, bien sûr, on pourra céder à la facilité et encenser le grand Gary Oldman mais je préfère m'attarder sur Colin Firth - qui reste un de mes acteurs british préféré - parfait jouant avec ses rôles précédents, Mark Strong endosse ici un rôle complexe pour un personnage diablement intéressant et enfin – mon chouchou – Benedict Cumberbatch, que j'ai pu apprécier dans Sherlock Holmes dévoile une nouvelle facette de ses talents et campe du même coup le personnage qui a, à mon sens, le plus d'intérêt.

Maintenant que j'ai énoncé ce pour quoi nous sommes tous d'accord, il convient de parler du reste. En l'occurrence, le premier élément qui pourra déranger, c'est le rythme du film.

Ceux qui s'attendent à un film bercé par le doux son d'une musique rock, de coups de feu, de nuques brisées contre une commode dans un hôtel vont être fortement déçus. Ici, la violence prend une valeur devenue inhabituelle depuis longtemps au cinéma : elle est froide, réaliste, cruelle et, surtout, implacable.

Elle en devient donc rare (et expéditive), ce qui donne un rythme fatalement plus lent à un film qui est définitivement l'anti-Bourne. Pas de course poursuite sur les toits, le déroulement de l'histoire tient presque plus d'un épisode de Derrick, finalement.

Ça change donc clairement de ce qu'on a pu voir ces quinze dernières années, et c'en est presque frustrant d'ailleurs. Passée cette constatation, on accepte le deal : okay, le film sera posé, calme. Soit.

Un nouveau souci arrive dès lors : il y a une quantité de détails faramineux ! Que ce soit dans les dialogues finement écrits (nos espions parlent sans cesse en sous-entendus), le nombre de personnages (je me suis aperçus au milieu du film que j'avais inversé deux noms...), les intrigues et sous intrigues ponctuées de flashback, il y a de quoi en perdre son latin !

Et effectivement, je suppose que quelqu'un qui a pu lire l'ouvrage de Le Carré appréciera à sa plus juste valeur le film qui est d'une densité monstrueuse, accompagnée d'une pression quasi-constante que je n'avais plus ressentie depuis les Infiltrés de Scorsese (qui est la Taupe? Qui va mourir? Qu'est-ce qui va se passer maintenant? Est-ce qu'il va se faire choper? Qu'est-ce qu'on va trouver derrière ce rideau? Pourquoi tu réponds pas au téléphone, connasse?).

Je suppose qu'il nécessite un deuxième visionnage, mais je ne sais pas si j'en aurais le courage.
Owl
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le 17 févr. 2012

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Owl

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