Le problème avec ce film, c'est qu'on attend constamment qu'il se passe quelque chose et il ne se passe rien.
Le fils se blesse : c'est pas grave, il pense déjà à l'année prochaine. L'assurance ne veut pas payer : après avoir râlé un peu au début, on oublie. Les parents séparés font la route ensemble : il ne se passe rien, pas une seule dispute, tout beigne. Quand ils arrivent à l'hosto après 9heures de route, on leur annonce que le fiston est déjà parti : ils râlent vite fait mais ça va ils se doutent qu'il est déjà retourné dans son loft. Le père est un pue raciste et con sur les bords et fait plein de remarques désobligeantes : tout le monde sourit et fait semblant de rien. La mère s'aventure seule la nuit et accompagne un inconnu sur sa moto neige : tout s'est bien passé. Au retour elle prend un auto-stoppeur : le type est tellement sympa qu'il lui a expliqué comment fonctionne l'autoradio et en prime lui laisse un petit mot gentil.
Je crois que la séquence la plus dramatique du film, c'est quand la mère est coincée dans les toilettes et que la technicienne de surface ne laisse pas passer le mec en prétextant que c'est certainement un pervers. Malheureusement ce seul conflit voit sa résolution ellipsée...
Peut-être était-ce volontaire, afin de se concentrer sur l'humain, les rapports entre les membres de cette famille dissolue forcée de vivre ensemble pendant quelques jours, dans un lieu confiné. Mais les personnages sont si peu développés et les rapports tellement anodins et pas creusés, que ça ne prend pas, on s'ennuie juste.
La mise en scène est heureusement correcte ; une caméra qui suit bien les protagonistes, permet de bien comprendre l'action, laisse de la place de jeu aux acteurs ; un montage plutôt efficace, pas de plans trop longs ni trop courts, tout est bien chronométré. Les acteurs font du bon boulot.
Bref, le scénario n'est pas terrible, mais la mise en scène tient la route.