-Un Drame de l'ukrainien Alexandre Dovjenko. Contrairement à Eisenstein, ce Dovjenko, lui, avait deux-trois fortes notions de cinéma, ce film est franchement plus bizarre qu'il n'y parait... Il y'a des moments où le cinéaste fait un montage très rapide sur des machines agricoles puis d'autres moments où il fait des plans fixes sur des pommes ou sur le ciel; des moments où il montre un père furieux insurgé contre un prêtre puis un autre où on voit ce même prêtre prier de manière mystique et passionnée et agir par ses prières sur le réel. En somme il a voulu faire un peu tout et son contraire dans la forme et dans le fond, ce qui est très arrogant certes, sauf que, comme le film est muet et appartient complètement à cette époque, eh bien ça fonctionne diablement bien quand même : Sa dialectique, bien que développée, reste (à cause même de la technique primitive du muet et de son époque) très très simple à chaque instant, immédiatement saisissable, et donc, artistiquement parlant complètement fonctionnelle (c'est pas pour frimer quoi, mais pour toucher, et ça touche).