Ce jour là, 26 avril 1986...
En voyant "La Terre outragée" un curieux sentiment m'est venu, l'impression qu'en 1986 je n'avais pensé qu'à moi.
J'ai presque 22 ans, je suis amoureuse, le printemps arrive et tout d'un coup depuis l'autre côté du rideau de fer nous arrive la terrible nouvelle de "L'incident ".
Les médias de l'époque, sans revenir sur les mensonges de l'état Français relayés par toutes les chaines de télévisions, nous montrent quelques plans du réacteur en feu, des pompiers sacrifiés vus de très loin et les rues désertes des villes évacuées.
Outre la surprise de voir des images venant d' une autre partie de l' Europe dont nous n'avions pas l'habitude, je me rend compte que jamais nous n'avons vu les populations déplacées, les témoins directs de la catastrophe: Chose compréhensible à l'époque d'une URSS encore...presque... triomphante et fermée..
Ce film, 25 ans après, me rappelle avec force, surtout sur la première partie que des hommes, des femmes et des enfants ont souffert, ont été arrachés sans préavis et avec un grande violence à leurs racines.
Beaucoup d'émotion donc, en voyant ces souvenirs heureux de personnes traumatisées sur lesquels jamais je ne m'étais penchée dans l'insouciance de la jeunesse.
Le film, par petites touches particulières, l' image fugace d'un panache, la présence imposante et à la fois fantomatique de la centrale sur presque chaque plans sans que l'on s'en approche jamais, nous amène doucement à l'instant T.
J'ai été impressionnée par le traitement tout aussi subtil des personnages tous un peu fous, comme décalés de leur propre vie.
J'ai un peu décroché sur la dernière demi-heure mais je suis contente d'avoir pris un peu de temps pour voir ce film
et m'épancher (un peu) sur mes états d'âme, tardifs mais sincères.
Et puis c'est un beau film, sur quelque chose de bien laid.
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