La femme qui gère tout

Normande St-Onge est une jeune femme québécoise qui vit dans un vieil immeuble, et malgré son maigre salaire en tant que pharmacienne, elle doit gérer son soeur malade, une vieille femme et son petit-fils, ainsi qu'un petit ami plus squatteur qu'autre chose. De plus, elle doit également veiller sur sa mère qui est internée dans un hôpital psychiatrique, avec l'idée de la faire sortir de là. Tout cela constitue beaucoup de responsabilités pour Normande.

Dès le début, la mise en scène ne nous ment pas sur les intentions du film : mettre à nue (littéralement) cette jeune femme, très bien interprétée par Carole Laure, dans son mental qui, il faut bien le dire, est chargé, et malgré ça, elle souhaite devenir danseuse, car elle prend aussi des cours dans ce planning bien chargé.

D'une certaine façon, le réalisateur Gilles Carle la filme comme la seule personne étant normale, et le monde autour d'elle en proie à une certaine folie, jusqu'à ce que ça pète, avec des séquences le plus souvent oniriques, qui peuvent laisser sur le carreau, mais dont le pouvoir d'abstraction a quelque chose d'étonnant, à l'image du plan final, où c'est un œil filmé en gros plan qui laisse couler une larme.

D'ailleurs, il est amusant de constater que le film n'a pas grand-chose de québécois en soi, excepté bien le charmant accent avec beaucoup de Ostie, mais c'est un joli portrait de femme, auquel on pourrait juste reprocher sa longueur excessive, près de 2 heures.