Le Stanley & Iris français

Je dois dire que je suis assez déçu du onzième film de Jean Becker, ce réalisateur français tellement simple et passionné qui m'avait tant ému avec Les Enfants du Marais et énormément fait rire avec Un crime au Paradis. Pourtant, en adaptant le roman "La Tête en friche" de Marie-Sabine Roger, il ne propose rien de bien alléchant. Quelques dialogues sympathiques, une interprétation inégale, une réalisation simple mais efficace, mais un scénario basique, plutôt plat même, en tout cas pas assez consistant pour pleinement satisfaire.

Tout s'enchaine à une vitesse folle et au bout du compte, on n'a rien vu passer. Cette histoire d'amitié entre un benêt quadragénaire et une mamie cultivée n'est ni mise en avant, ni suffisamment appuyée pour émouvoir. Depardieu amuse dans son rôle de con proche de celui-ci de Tais-toi !, tandis que la grande Gisèle Casadesus n'est pas très à l'aise dans le rôle hélas, donnant par conséquence une interprétation quelque peu morne.

On suit donc avec complaisance les petits tracas de Germain, un homme quelque peu solitaire, stupide depuis sa naissance à cause d'évènements importuns, rejeté par sa mère (excellente Claire Maurier), vivant calmement une existence simple. Une heure et quelques de routine agrémentée de quelques légers rebondissements amusants, un final larmoyant et puis rideau. Ainsi, La Tête en friche aurait pu être une magnifique histoire d'amitié improbable mais n'est au final qu'une simple petite comédie dramatique comme on en a vu des centaines. Dommage.