Les 70's : une décennie paranoiaque.

Leu meurtre inexpliqué de JFK a donné du grain à moudre aux conspirationnistes de tout poil, et ça s'est particulièrement ressenti dans le cinéma américain dans les années 70 ; Klute, A cause d'un assassinat, Conversation secrète, Blow Out... Par ce média, l'Amérique, s'interroge, doute, comme on va le voir dans ce film, l'avant-dernier, de Stanley Kramer.

Gene Hackman joue ici un ancien soldat du Vietnam condamné pour meurtre. Il est relâché par une mystérieuse organisation, sans aucun autre nom, car elle souhaite bénéficier de ses talents au tir pour abattre une mystérieuse cible.
Le mystère est bien le mot pour caractériser La théorie des dominos, car c'est vraiment brumeux, on a très très peu d'informations disséminés, et cette fameuse organisation restera opaque jusqu'au bout. Ce qui perturbe Gene Hackman qui demande des exigences, comme voir sa compagne avant d'exécuter sa mission, et va même vouloir tenter de faire marche arrière...

La grande force du film réside avant tout dans son casting ; entre Gene Hackman, Richard Widmark, Eli Wallach, Candice Bergen ou encore Miceky Rooney, ça reste du haut niveau, et on apprécie de revoir Widmark dans un rôle de méchant dans la même veine que le Carrefour de la mort, son premier rôle.
Et puis même si la réalisation est générique, ça fait plaisir de voir un film où ça voyage pas mal, du Brésil au Mexique, en passant par les villes de San Francisco et Los Angeles. N'oublions pas aussi la très bonne bande originale de Billy Goldenberg qui en ajoute dans cette ambiance paranoïaque.

Il y a un mais, et c'est surtout dans la photo dégueulasse du film. Eclairé par un certain Ernest Laszlo (collaborateur régulier de Stanley Kramer, et dont ce sera le dernier film), elle donne un aspect visuel ô combien daté, lui donnant un cachet qu'on voyait dans les séries télé de cette époque. J'en veux pour preuve la scène des retrouvailles entre Gene Hackman et Candice Bergen, filmée comme un vulgaire soap opera. On est loin de la maestria visuelle d'un A cause d'un assassinat.

Et il faut dire tout de même qu'on aurait aimé en savoir un chouia plus sur l'histoire, car pour être opaque, on nage quand même dans une sacrée purée de pois.
Un film qui reflète bien son époque, mais qui se voit rien que pour son casting de haute volée.