Nombreux sont les films latino-américains qui ont évoqué les dictatures des années 70/80. L'originalité de La toile de l'araignée est de nous plonger dans les activités d'un groupe d'extrême-droite en lutte contre Allende au Chili, avant le coup d'état. Pas des personnages très sympathiques et c'est justement ce qui fait l'intérêt du film qui évite largement la caricature. Qui plus est en tissant des liens avec le pays, aujourd'hui, où l'hydre fasciste est loin d'avoir disparue. Le film se situe sur deux temporalités, de 1970 à 2010, en gros, ces sauts dans le temps, un peu trop nombreux, constituant sans doute son relatifl point faible. Mais le sujet est consistant, politique et social, avec une reconstitution impressionnante de l'époque d'Allende. Le choix d'avoir un triangle amoureux au premier plan permet, non de donner un soupçon de légèreté, mais au contraire de créer une tension supplémentaire, grâce au personnage féminin, aux différentes facettes et au double jeu fascinant. L'interprétation est d'ailleurs l'un des points forts du film de même que la mise en scène, fluide et précise, en dépit des nombreux allers et retours entre présent et passé. On retrouve avec bonheur le talent de Andrés Wood, cinéaste chilien assez peu prolifique, qui visiblement ne tourne qu'autour de thèmes qui lui tiennent à cœur : Mon ami Machuca, La buena vida, Violeta ...