Un écrivain en panne d'inspiration met son couple en péril car la recherche d'écriture plombe sa vie. Ses rapports avec sa compagne, ses amis, au point qu'elle va le mettre dehors afin qu'un déclic se produise.
La tortue sur le dos est le premier film réalisé par Luc Béraud, qu'on verra davantage à la télévision et dans l'écriture de scénarios, ainsi que sa collaboration avec Claude Miller, lequel joue ici un petit rôle. Dans un sens, les tourments du personnage joué par Jean-François Stévenin rappellent un peu Un homme qui dort, de Georges Pérec, dans le sens où la caméra le suit sans arrêt, y compris dans ses pérégrinations parisiennes très bien filmées, et que ça pourrait être la vie quotidienne. Un homme qui se réveille en slip en train de faire son café, en train de vouloir écrire mais l'inspiration ne vient pas, ses rapports tumultueux avec Bernadette Lafont, ses escapades nocturnes qui vont lui faire prendre un autre chemin... Je ne cache pas que nous sommes à la limite du cinéma expérimental, avec très peu de musique, des couleurs qui paraissent presque monochromes, ... L'autre inspiration évidente de Luc Béraud est sans doute La maman et la putain, réalisé par Jean Eustache, dans la recherche de cette réalité. D'ailleurs, dans le casting, on a la surprise de croiser à la fin Christian Clavier, Marie-Anne Chazel ainsi que Michel Blanc invectivant le pauvre Stévenin.
Pour peu qu'on soit impliqué, ouvert d'esprit, La tortue sur le dos vaut sans doute le coup. Mais je ne garantis pas que le voyage soit accompagné de quelques cahots.