La lutte de tous contre tous...

Un matin, dans l'immeuble d'une cité, les habitants se réveillent et découvrent qu'ils ne peuvent plus en sortir à cause de l'inquiétant brouillard opaque au delà duquel le monde a disparu…

La tour est un film horrifique de Guillaume Nicloux sorti en 2023. Il s'agit d'un huis clos.
Plusieurs centaines d'habitants se retrouvent prisonniers d'une tour d'habitation de plusieurs dizaines d'étages dont ils ne pourront jamais sortir.

Dehors, le trou noir et la mort garantie

Au petit matin, les habitants de la tour se retrouvent environnés par le noir absolu. Une chappe de nuit s'est abattue sur les lieux. Toute personne qui s'aventure au delà est absorbée et désintégrée par ce voile opaque. Passé l'étonnement et la peur, la vie s'organise dans cette prison dont personne ne peut s'échapper.

Derrière la fiction, une mise en abyme d'une société violente dénuée d'humanité

L'homme est l'animal le plus intelligent mais aussi potentiellement le plus dangereux: La tour met en scène pendant la quasi totalité du film les affrontements entre habitants, coincés dans une souricière, ayant engagé une lutte à mort pour leur survie.

Le temps passe, les vivres commencent à manquer.

La société de la tour est cosmopolite, c'est un microcosme de la société française organisée par communauté. On pourrait penser que face à une telle adversité, l'esprit d'entraide s'impose...que nenni!

Les habitants se regroupent par ethnie pour passer à l'offensive. La survie s'organise aux dépens des voisins, en volant ou en tuant son prochain pour lui dérober son animal de compagnie afin de le manger ou de s'en servir comme animal reproducteur. Les jeunes femmes de l'immeuble continuent à tomber enceintes, les bébés alimentant un trafic (?) dont l'objectif est certainement le même que celui des jeunes chiots et chats, destinés à pourvoir en calories les survivants de moins en moins nombreux de cette prison dont les habitants sont condamnés à la réclusion à perpétuité dans un environnement devenu abominable.

La tour jette un regard plus que critique sur le genre humain. D'une noirceur exacerbée, il repose sur une succession de scénettes d'affrontements pas toujours très cohérentes qui se concluent par la mort de nombreux protagonistes, tous plus semblables et quelconques les uns que les autres. D'un format court et reposant sur un budget limité, le film comporte de nombreux personnages sur lesquels Nicloux ne s'étend pas. De plus, et celà a suscité la critique de nombreux spectateurs, le film n'apporte aucune explication au phénomène, aucune réaction du monde extérieur ne se produit, aucune porte de sortie pour les reclus n'est envisageable.

La tour est une allégorie misanthropique désespérée sur la survie et la violence organisée en espace clos..... à la vie, à la mort.

L'image que j'ai retenu du film est son dernier plan, celui du dialogue d'une jeune femme et d'un jeune garçon qu'elle a recueilli après la mort de ses parents:

L'enfant: C'est quoi la mort?
La jeune femme: C'est rien.

Ma note: 5/10
La tour trailer