Bêtise humaine !
Pfff, les architectes... Hum, c'est toujours notre faute. Vous savez tous qu'il nous est très difficile de combattre un feu au-dessus d'un septième niveau, mais vous avez la rage de bâtir...
le 27 août 2020
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- Pfff, les architectes...
- Hum, c'est toujours notre faute.
- Vous savez tous qu'il nous est très difficile de combattre un feu au-dessus d'un septième niveau, mais vous avez la rage de bâtir plus haut que le voisin.
- Dites, c'est le feu qu'vous venez combattre ou c'est moi ?
La Tour infernale est un film catastrophe maintes fois chaudement recommandé par un de mes fidèles éclaireurs, pour cette raison je ne pouvais plus remettre le visionnage de cette oeuvre à plus tard. Après visionnage, quel fut ma surprise.
La Tour infernale est tout bonnement exceptionnelle, du début à la fin le réalisateur John Guillermin présente un récit à suspense terriblement intense mettant en scène une catastrophe naturelle lors d'un gigantesque incendie dans un immense gratte-ciel de San Francisco. Ce qui était au départ un petit incendie dû à un simple court-circuit électrique provenant de ce qui semblait être une simple négligence humaine, se transforme rapidement en véritable brasier macabre consumant tout sur son passage, faisant écho à la stupidité de l'homme ainsi que l'avarice pleine de conséquences morbide qui l'accompagne. Tout ça pour une économie d'argent. Avec crédibilité le réalisateur livre un spectacle à grande échelle qui ne mise pas que sur le gigantisme mais aussi sur la réflexion à travers une analyse du bien et du mal via une satire envers une société totalitaire qui me laisse songeur quant à la participation du comédien Paul Newman auquel on connaît ses penchants politiques.
Avec un excellent rythme le film avance à grands pas malgré ses 2hs45 de durée de vie, on ne s'ennuie pas une seconde. Les scènes d'action sont autant impressionnantes que dramatiquement puissantes. Beaucoup des scènes vraiment intenses et violentes qui graphiquement avec son cadre de piège en altitude terrifient et font froid dans le dos. Le cinéaste parvient habilement à traduire et maintenir plusieurs niveaux d'angoisse à travers un divertissement fort en agitation qui se joue de notre propre peur du vide, de la brûlure ou encore de la claustrophobie. Les effets spéciaux sont formidables, pas un moment on ne s'imagine que l'immense gratte-ciel de San Francisco est un faux. Avec son aspect majestueux qui illumine et pourfend le ciel, on reste bluffé par tant de réalisme. La bande-son de John Williams est intelligente, ajoutant un plus à la sensation oppressante de son contraste étouffant.
L'élément notable et éminent de la Tour infernale vient de l'incroyable capacité du film à présenter une succession de scènes d'action hautement stressantes et rythmées. Le caractère épique des diverses séquences repose sur l'amplification de celles-ci pouvant atteindre l'épique, jusqu'à une dimension symbolique. Que ce soit la descente vertigineuse en tyrolienne sur siège, la retenue de chute de Paul Newman, les techniques de lutte contre l'incendie (l'explosion des réservoirs d'eaux), on n'est pas en reste de sensations fortement angoissantes. Une seule séquence m'a un peu sortie du récit : " lorsque l'hélicoptère va pour se poser sur le toit de la tour et que deux gourdasses forcent le passage pour se faufiler en dessous de l'hélicoptère qui finit par s'écraser. " Sur le moment la séquence m'a fait rire tant la situation est improbable, et pourtant je suppose pas si impossible que cela : "la bêtise humaine."
Que voilà un casting époustouflant !
Steve McQueen dans le rôle de Mike O'Hallorhan chef des pompiers est remarquable, le comédien fait preuve de professionnalisme en livrant une performance mesurée et juste qui n'en fait pas des caisses. On croit en ce noble personnage qui apporte un regard humain et une critique à la folie des hommes riches qui se prennent pour des dieu et finissent par se brûler les ailes, faisant risquer la vie de milliers de pompier dans des interventions quasiment impossible. Paul Newman en tant que Doug Roberts l'architecte de la fameuse tour est également très bon, faisant malgré lui parti du désastre ayant mené la tour de San Francisco à devenir la tour infernale. De par ses actes héroïques on peut dire qu'il se rachète tout du long une conduite, mais qui n'effacera pas cette lourde dette de sang. Steve McQueen et Paul Newman nous offre un remarquable duo.
On retrouve une panoplie de comédien tous plus remarquable les uns des autres : William Holden, Richard Chamberlain, Faye Dunaway, Robert Wagner, Jennifer Jones, Fred Astaire... la liste est longue.
CONCLUSION :
La Tour infernale est une oeuvre impressionnante réalisée de main de maître par John Guillermin qui présente un film catastrophe dans lequel celui-ci se met à l'écoute de nos peurs à travers un périple explosif au rythme soutenu. Le cinéaste signe un brillant hommage au pompier, tout en n'oubliant pas d'alimenter le spectateur en séquence remarquablement vertigineuse, le tout appuyé par un incroyable casting. Un long-métrage qui du début à la fin est significateur envers la bêtise humaine, vu les innombrables mauvais choix des personnages.
Un film étouffant à couper le souffle.
- Vous êtes maître de la situation ?
- Il faut faire évacuer tout ce monde sur le champ.
- Allons, c’est aussi méchant que ça ?
- Il y a le feu, monsieur. Tous les feux sont méchants !
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le 27 août 2020
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