Au début des années 30, Pabst sent bien que la jeune paix négocié en 1918 est déjà menacée par des politiciens essayant de rallumer les braises du nationalisme. Il décide de reconstituer les évènements de la tragédie minière de Courrière qui avait fait plus 1200 morts et où des sauveteurs allemands étaient venus en aide aux mineurs français.
Bien que cette tragédie ai eu lieu en 1906, Pabst la resitue dans les années 20, pour mieux faire passer son message de paix à travers le travail au delà des frontières et des langues.
Les sous-titres n'existant pas encore à l'époque, le film fut entièrement tourné en deux langues (français et allemand), chaque version ayant respectivement des passages doublés dans les séquences ne parlant pas leur langue. La restauration de 2014 est donc une pure reconstruction moderne mêlant les deux versions, tel que on l'aurait fait de nos jours. (Il n'y a pas de générique dans cette version car ils semblent avoir disparu).
Pabst est ici bien loin de ses mélodrames de société qui ont fait sa réputation, c'est un vrai film catastrophe, presque d'action. Un précurseur des blockbusters actuels. En tout cas c'est un film assez impressionnant en terme de décors et de reconstitution de la vie des mines. Ce qui frappe dans ce film assez utopiste, c'est l'absence de vedette. Tout a été conçu pour être le plus égalitaire possible, même au niveau des acteurs. La vraie star du film, c'est la mine.