Premier film de Pabst pour moi, n'étant pour ainsi dire pas du tout habitué à voir des films de cette époque hormis les classique de Chaplin, Keaton, Lloyd ou les classiques horrifiques type Dracula ou Frankenstein.
Je cherchais un film parlant des mines, de la condition difficile des mineurs, de la société et des villes minières du début du XXème siècle, etc, sans passer par le sempiternel Germinal adapté au cinéma par Berri.
Je cherchais par la même occasion cet instinct de survie et d'entraide pouvant être déclenché par des évènements tragiques, notamment la célèbre catastrophe de Courrières, étant assez fasciné par tout cela.
J'ai donc jeté mon dévolu sur ce Kameradschaft qui non content de répondre à ma première requête est en plus de cela fortement inspiré d'une des catastrophes les plus marquantes (et fascinante à mes yeux) de l'histoire récente de France.
Dieu que c'était difficile de le trouver, alors j'ai du me contenter d'une version disponible sur youtube, sous titrée en espagnol ????
Ça ne m'a pas empêché d'apprécier le film. Deux choses essentielles m'ont marqué : la caméra de Pabst, se lançant dans de fréquents travelling horizontaux et verticaux permettant de voir à la fois la démesure et l'étroitesse de ces galeries, et le mixage sonore, très réussi au demeurant, et essentiellement réalisé en post-prod de ce que j'ai compris, ce qui rend le résultat encore plus admirable tant il parvient à être globalement immersif.
Les scènes d'effondrement sont elles aussi plutôt impressionnantes, quoique parfois entachées par le jeu moyen des volontaires pour jouer les tristes victimes lors de ces passages. L'univers des mines est capturé de façon satisfaisante, tout en restant assez "propret" (toutes proportions gardées, les galeries restent bruyantes, sales, parfaites pour une bonne claustrophobie, dangereuses, mortelles).
Les personnages dépeint sont emprunts d'une belle humanité et de réalisme, enfin quand c'est bien interprété/doublé ce qui n'est pas toujours le cas, mention spéciale à Françoise et le Vieux George.
Puis cette interaction puis entraide entre Allemands et Français est plaisante à voir. D'aucun dirons que c'est tirer la couverture un peu trop facilement sur ces Allemands providentiels voire salutaires, mais osef, c'est joli à voir.