Premier long-métrage pour le jeune réalisateur français Antoine Blossier qui signe ici un thriller-survival situé en pleine cambrousse avec au générique les excellents François Levantal et Fred Ulysse, le sympathique bien que trop discret Joseph Malerba ainsi que les éternels jeunes espoirs Grégoire Colin et Bérénice Béjo. Faux film d'horreur rappelant instantanément le Razorback de Russell Mulcahy avec son sanglier tueur, La Traque met en scène une famille de chasseurs partant débusquer dans les bois voisins un phénoménal Suidé ayant agressé le vieux père.
Accompagné de ses deux rejetons et de son jeune beau-fils, ils vont s'aventurer dans la forêt et ramener la bête morte coûte que coûte. Bien entendu, rien ne se passe vraiment comme prévu, surtout lorsque la famille cache bien des secrets comme beaucoup d'autres... Dialogues naturels soutenus, trame de fond bien menée et réaliste, mise en scène soignée et acteurs autrement convaincants sont les points positifs du long-métrage, hélas tombés sur la balance à cause d'autres défauts plus gros encore.
Si l'histoire reste basique voire prévisible, on pouvait s'attendre à des séquences de frissons bien menées voire carrément flippantes avec un tel sujet. Hélas, manque de moyens oblige, on ne verra que grossièrement les bêbêtes du film, en gros plan, la caméra tremblotante et le surdécoupage frénétique, nous faisant immédiatement perdre tout intérêt pour le long-métrage. Car c'est bien joli de proposer une histoire de modifications génétiques, de magouilles familiales et de problèmes humains liés à la chasse ; aussi faut-il néanmoins proposer une valeur sûre derrière, autre chose qu'un simple Délivrance à la française...
Peu de sangliers, peu de frissons (on commence à ne plus s'étonner au bout du cinquième rugissement), un final qui n'en finit plus et une photographie de nuit horrible nous amenant à une quasi-incompréhension totale des séquences nocturnes sont donc les gros points noirs de ce film au préalable prometteur qui n'apporte hélas rien de bien neuf au genre, bien au contraire. Antoine Blossier aurait peut-être du s'abstenir de vouloir introduire des monstres dans un film finalement sans monstres.