L'atmosphère de la traque est glauque, il faut dire que le ciel gris de Normandie et les bois d'automne aident bien à renforcer l'ambiance malsaine. Dans cette histoire, on nous fait suivre une jeune Anglaise, qui se rend dans ce coin reculé pour passer un week-end tranquille. Son choix s'est portée sur une maison perdue au milieu des bois. En allant demander la direction de la demeure à l’hôtel du village, elle fait la rencontre d'un homme qui lui propose gentiment de l’emmener jusqu'à son lieu de villégiature. Sur la petite route de campagne qu'ils empruntent une voiture les suit et les percute. Ce sont des amis du conducteur qui ont un jeu formidablement drôle, bousiller leur voiture et celle des autres. Les deux hommes sont frères et ils ont une affaire de métal, c'est pourquoi ils se foutent de faire réparer leur voiture. Une fois la connaissance de ces hommes faite, le sort de la jeune femme est rapidement fixé. Elle a fait la mauvaise rencontre au mauvais endroit. Ces hommes se rendent à une partie de chasse entre notables du coin. Au hasard de la traque de gibier, la route des deux frères va croiser une nouvelle fois celle de la jeune femme. Et c'est là que tout dérape. L'un des deux va céder à la tentation que lui inspire la jeune femme.
Le réalisateur nous présente ses personnages dans une introduction assez longue. On sait que les frères sont les gros balourds du groupe. Donc il n'y avait pas besoin de s'attarder plus sur eux. L’intérêt n'est pas constant lors de ce passage. Ça traine aussi lors de la poursuite, mais l'ambiance elle reste toujours là même, elle se renforce même au fur et à mesure de la traque. Jean pierre Marielle n'a pas son pareil pour incarner les grands cons à l'écran. Chacun des hommes va se révéler au cours du parcours. Ils se pensaient propre sur eux du fait de leur statut social. Mais ils se trouvent être de grosses pourritures, car en chacun d’eux sommeil un gros salopard. La traque fait penser au film d'Yves Boisset Dupont Lajoie sorti la même année. Face à un événement terrible, les hommes peuvent s'enfoncer dans la surenchère de l'horreur. L’histoire est un peu trop répétitive et quelque peu longuette par instants, mais le final d'une grande cruauté et d'un grand cynisme surprend.